Les apports du point de vue médical, d’après Marc Clairet, membre du staff médical de l’équipe de France d’Aviron, complété par Alison Wave et Laurence Le Bris (Kiné du club AWA)
Travail en décharge : La pratique en milieu aqueux permet un travail en impesanteur et donc une levée des contraintes articulaires liées au poids, notamment pour la région lombaire (hanches, les sacro-iliaques) et les membres inférieurs. La portance de l’eau permet d’accroître et d’entretenir la mobilité : on se sent plus léger !
Travail de renforcement musculaire du caisson abdominal et des muscles du tronc : En effet, il y a un travail synergique des muscles abdominaux (grand droit -petit et grand oblique) et des paravertébraux (long dorsal-épi épineux-iliocostal lombaire-iliocostal dorsal) correspondant au verrouillage lombaire et au soutien de la colonne vertébrale, travail ô combien recommandé chez les lombalgiques. On observe donc une sollicitation de l’auto agrandissement, l’amélioration et une meilleure perception du schéma corporel avec un retentissement sur la posture : on se redresse, on se tient droit à nouveau, on redécouvre son corps…
Avec pagaie, travail musculaire dynamique cette fois de groupes musculaires, tels que : les abaisseurs d’épaule (grand rond -petit rond grand pectoral) très recommandé pour les périarthrites scapulo-humérales et recentrage huméral lié au stress – lutte contre l’effet «tête dans les épaules». Gros travail au niveau des fixateurs des omoplates qui permet au niveau postural de se redresser et d’ouvrir la cage thoracique.
Important travail du grand dorsal : Ce travail avec pagaie permet un renforcement des muscles du dos. Appelé muscle du paraplégique en raison d’une innervation haute C6 C7 C8 (cervicales) et d’une insertion basse crête iliaque épineuse des vertèbres sacrées, lombaires, des 6 dernières dorsales et 4 dernières cotes finissant par une insertion haute dans la coulisse bicipitale – qui joue un rôle énorme dans le maintien de la colonne.
Travail circulatoire : Semelle de Lejars (voûte plantaire) : on demande une attaque franche du talon suivi d’un déroulement du pas souple (puisqu’en impesanteur) jusqu’aux orteils favorisant le retour veineux rendant une sensation de jambes légères après la séance. La pression de l’eau tout autour du corps favorise un drainage lymphatique naturel dont les vertus sont essentiellement une lutte contre la stase veineuse et les œdèmes (jambes gonflées, lourdes). Le froid réveille la circulation veineuse et lymphatique et dynamise le corps et l’esprit (on prend sur soi d’aller dans l’eau « froide », petit défi qui repose sur une envie de se dépasser). L’effet tonifiant et le rapport direct avec la mer permet de libérer l’esprit et de rester en lien avec la nature : l’effet déstressant est assuré ! Effet minéralisant : L’eau de mer et l’air marin apportent leurs lots de minéraux.
Travail d’équilibre et vestibulaire dû au courant. Le travail de coordination entre les membres inférieurs et supérieurs, et de latéralisation stimulent l’activité cérébrale motrice et sensorielle.
La pratique du longe côte, surtout en hiver, nous place dans une situation insolite : on se sent coupé du monde, comme sur une autre planète, en impesanteur, libérés des contraintes physiques et sociales… La pratique collective permet pour les personnes en situation de maladie chronique, de rémission ou de convalescence et rééducation de reconquérir leur corps, de rencontrer d’autres personnes, d’échanger, de partager dans le respect de chacun, dans la confiance et l’encouragement… L’organisme est renforcé ainsi que les défenses immunitaires (fini les rhumes à répétition, les céphalées…). Santé mentale… santé physique… santé affective…